Saigyo (1118-1190), samouraï de la garde impériale, à vingt-deux ans devient moine bouddhiste. Moine-poète, il réside tantôt dans un monastère, tantôt dans un ermitage, dans les montagnes autour de Kyoto, la capitale envers laquelle il éprouvera toujours une grande nostalgie.
j’ai renoncé à ce monde
demeure pourtant un sentiment
auquel je n’ai pu renoncer
de la capitale
je ne me suis pas encore détaché
Il entreprend de fréquents pèlerinages dans tout le Japon, jusque dans le nord profond, sur les traces des moines-poètes du passé. Apôtre de la simplicité et de la liberté de l’expression poétique, de sa poésie, dans laquelle cinq siècles plus tard Bashô puisera son inspiration, s’exhale le parfum religieux de l’illumination silencieuse.
ce printemps à Naniwa
au pays de Tsu
est-ce un rêve ?
le vent traverse
les feuilles desséchées des roseaux