Contempler le monde. À travers nous l’univers se contemple. Le maître chinois Feng kan (8e siècle), inscrivit un jour sur un mur:
« Fondamentalement rien ».
Dans ce Rien fondamental réside l’extraordinaire magie poétique du monde. Il est la source inépuisable à partir de laquelle l’univers se déploie.
Réaliser que fondamentalement il n’y a rien est une expérience éminemment libératrice. Elle donne à comprendre que, puisque tout échappe à notre désir de saisir et de retenir, il n’y a aucune vérité immuable à laquelle se raccrocher, rien à atteindre, rien à attendre. Il ne reste plus alors qu’à lâcher philosophiquement prise et à s’accorder au cours des choses.
Pourquoi existons-nous? Pour quoi? Nous voulons toujours trouver une raison, une cause, un but derrière les choses, et sommes épouvantés, scandalisés à l’idée de n’en point trouver. Osons accepter que nous existons pour Rien, l’existence est spontanée et gratuite. Dans sa spontanéité et sa gratuité réside sa merveilleuse profondeur et sa bouleversante poésie.
le portail
entrouvert
balaye les nuages blancs
un havre de paix
quelques feuilles écrites
de l’encens qui brûle