C’est l’été, sans nul doute, que l’art de la sieste trouve son expression poétique la plus accomplie. Fenêtres grandes ouvertes, la brise suave, merveilleusement fraîche, vient conférer à la rêverie du début d’après-midi son aérienne poésie et sa légèreté philosophique.
l’éclaircie
sur la mousse verte qui recouvre la terre, le début de l’éclaircie
sous les arbres verdoyants, de la sieste je me réveille, personne
seul le vent du sud, ancienne connaissance,
ouvre furtivement la porte et feuillette un livre
après la sieste décrivant ce que mes yeux rencontrent
la glycine, lourde de fleurs, écrase la tonnelle
les branches des abricotiers sont chargées de myriades de fruits
les abeilles assoiffées lorgnent l’eau de la pierre à encre
les jeunes hirondelles se rassemblent sur les crochets des stores
au début de l’été la chaleur est encore mince
voué à l’oisiveté mon corps est libre
c’est l’après-midi, sous la fenêtre je viens de me réveiller de la sieste
à une tasse de thé je confie mon sentiment poétique