Po Chu-yi (772-846), l’ermite du mont Parfumé, mandarin en renom, poète et disciple laïc du bouddhisme zen, est resté célèbre pour avoir fait aménager le Lac de l’Ouest quand il était gouverneur de Hang-chow. À soixante ans il se retire dans sa maison de Lo-yang, la capitale de l’est, où il mène, jusqu’à sa mort à soixante-quinze ans, la vie d’un “moyen ermite” selon ses termes, un pied dans le monde, un pied en dehors.
à ma canne en bambou de Chiang est suspendue une gourde en forme de tortue
le garçon de service de Wu au double chignon conduit le cheval par la bride
rentrant le soir dans la ville de l’est, qui me reconnaît ?
des bottes courtes, un chapeau bas, une veste blanche en fibre de bananier
enfoncé dans l’oreiller, le corps confortablement installé sous une couverture chaude
le soleil filtre sous la porte de la chambre, le rideau n’est pas encore ouvert
l’odeur du printemps de ma jeunesse, encore,
de temps à autre entre fugitivement dans mon rêve