C’est de l’automne dont il est question dans ce recueil. L’automne, saison par excellence de la nostalgie métaphysique, de l’avant-goût poétique d’un retour à l’humus sans doute, mais ne nous attardons pas trop à nous morfondre.

au quatrième pont
seul devant ma coupe solitaire je casse des crabes et me verse à boire
au-dessus d’îlots de roseaux en fleurs la lune, la forêt est paisible
personne ne prête attention à la couleur de l’automne sur le fleuve
mes coups de rames légers conversent avec le vent au profond de la nuit

le 9ème jour du 9ème mois, buvant sur le Mont du dragon
le neuvième jour je bois sur le Mont du dragon
les fleurs jaunes se moquent de l’exilé
ivre je regarde le vent emporter mon bonnet
avec la lune je m’attarde à danser