“Si vous êtes sombre, si vous ne croyez plus en en la vie qui pourtant reste toujours là à portée d’oeil et de main, et bien un de ces livres vous redonne tout.”
Christian Bobin,la Grande Librairie – France 5
“Le poète chinois, lui, est entré dans mes songes et dans ma joie, parce qu’il m’en a donnée. Il s’appelle Lu Yu et a écrit Le vieil homme qui n’en fait qu’à sa guise, un véritable réservoir de sourires, comme un pain est une réserve d’énergie. C’est tout de même incroyable que cet homme d’un tout autre continent, d’une culture qui n’a rien à voir avec la nôtre et qui est enfoui sous les décombres de tant de siècles puisse me combler aujourd’hui presque à chaque lecture ! Je le lis et je n’ai plus d’ennui, plus de souci. Je me porte mieux, je suis moins malade, moins enrhumé… Je pense qu’il y a une capacité de résurrection en nous et dans l’écriture. Les poèmes de Lu Yu sont proches du léger soupir d’un chat endormi. Et cela, qui n’a aucune valeur à notre époque, n’a en vérité pas de prix. Alors que le monde entier est devenu une boîte de nuit où l’on s’adresse à nous avec des haut-parleurs, c’est le bas-bruit de Lu Yu, de Bach ou des oiseaux qui m’enchante. Parce que quand tout le reste nous aura quittés, ces choses seront encore là, elles seront les dernières.”
Christian Bobin,la Vie
“Il y a un éditeur qui fait de très beaux livres de haïkus et la maison d’édition s’appelle Moundarren. Je ne vous dis pas quoi acheter, parce que finalement on peut tout prendre. A chaque fois qu’un livre nouveau paraît dans cette maison d’édition, c’est pour moi un vrai bonheur. En plus c’est un petit éditeur, il fait vraiment un travail qui mérite d’être soutenu. Vous verrez que cette poésie-là est l’occasion d’une espèce d’exercice spirituel qui fait du bien, qui apaise et qui en plus de cela est un exercice philosophique. Je pense que quand vous aurez lu du haïku, si vraiment ce sont des haïkus dignes de ce nom, vous aurez un autre rapport au monde, un autre rapport à la nature et c’est cela qui est extrêmement intéressant. Je pense qu’il y a des philosophes qui sont susceptibles d’infléchir des vies, on découvre Épicure, on découvre Nietzsche par exemple et cela change la vie. Je pense que découvrir les haïkus peut changer la vie et change surtout le regard qu’on peut avoir sur la vie. J’espère que vous serez convaincu et que vous y trouverez le plaisir que j’y ai trouvé et que j’y trouve.”
Michel Onfray,michelonfray.com (transcription)
“C’est ainsi qu’à la faveur d’une promotion sur tout un rayon de livres, papillonnant d’un livre à l’autre, mon regard fut soudain attiré par l’esthétique de ce très bel ouvrage d’un auteur, par moi, inconnu, Su Tung Po. D’abord captivé par la confection singulière de ce livre relié « à la chinoise », j’ai très vite été aimanté par le mystère qui se dégageait sûrement du contraste existant entre l’énigmatique et étrange nom de l’auteur et la simplicité et évidence du titre : « Rêve de printemps, voilà un titre bien poétique » me suis-je dit en moi-même. Or, je dois dire que j’ai été doublement heureusement surpris. D’une part le texte poétique de l’auteur est précédé d’une biographie très bien écrite et très éclairante, savamment parsemée d’analectes lumineux que l’on retrouve resitués dans leur intégralité textuelle par la suite, d’autre part l’œuvre « Rêve de printemps » semble emprunter son souffle à cette sérénité qui se dégage de ces paysages légendaires que seules les estampes des maîtres nous font voir réellement. Une biographie qui, subtilement émaillée de gemmes poétiques, se fait oublier et une poésie qui, plongeant pourtant sa plume dans l’encrier céleste, retrace humblement le cours d’une vie, telles sont les qualités pour lesquelles seules, s’il n’y avait que celles-ci, ce livre mériterait d’être lu. Le plus grand mérite de cette très belle œuvre reste cependant cette leçon que l’on reçoit de ce fils du ciel et qui consiste à nous faire prendre conscience que le bonheur est à nos portes, à nos pieds, sous nos pieds même car, à force de scruter le ciel pour y entrevoir quelque lumière, nous foulons ces sillons qui regorgent de semences et nous piétinons d’avance ces fleurs de l’avenir faute de n’avoir pas su savourer les graines du présent. Je t’invite chaleureusement lecteur, passant, badaud ou octoplumes, à lire cet ouvrage de ce poète chinois de l’an mil, de cet humaniste profond qui a connu la gloire et l’exil et qui, exemple de sagesse, n’ayant jamais désespéré de la vie, a su nous faire don de cette poésie à hauteur d’homme auprès de laquelle nous retrouvons nos marques et la vision qui est celle de l’être du milieu, l’homme, et qu’a su conserver Su Tung Po, poète et penseur, peintre et écrivain, haut dignitaire et paria de l’Empire du milieu.”
Hervé Bonnet,l’Express
“Propos Zen, ce passionnant recueil de propos, anecdotes et poèmes des maîtres zen chinois, du IVe siècle jusqu’à nos jours, nous fait littéralement voyager dans la pensée imagée, mais bien souvent paradoxale, de ces grands sages. Un choix judicieux qui nous montre pourquoi le zen est aujourd’hui redevenu une véritable tendance de société. On appréciera les petits livres de cette maison d’édition, non seulement pour leur contenu, mais aussi pour leur simplicité et la luminosité de leur mise en page.”
Psychologies Magazine
“Voici de nombreuses années que je lis les ouvrages que vous nous proposez. Passionné par la poésie depuis longtemps, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un jour, au cœur de mon Val de Loire natal, un monde infini de beauté, de joie de vivre et de sagesse, mussé dans vos volumes mettant à jour les poésies chinoise et japonaise. Je fus ébahi par Tu Fu, Li Po et Wang Wei. Depuis au fil des ans, j’ai acheté et découvert d’autres poètes et d’autres recueils. J’apprécie fort l’introduction biographique que vous faites de ces auteurs, cette mise en perspective de la vie et de l’oeuvre est très éclairante, de même que les renseignements que vous donnez parfois sur le contexte politique et les idées philosophiques et religieuses dans lesquelles ses poète ont pu vivre. Je me sens nourri par ces maîtres-poètes taoïstes, ch’an ou zen, que vous nous présenter. Enrichi je suis par leur capacité à transmettre toute la beauté du monde, son impermanence, l’interdépendance de tous les êtres et de toutes les choses, la richesse de l’instant présent, de l’ici et maintenant, le profond bonheur qui découle de cette contemplation. Po Chu yi, Tao Yuan ming, Li po, Tu fu, Wang wei, Su Tung po, Bashô, Santoka, Ryokan et Saigyo sont entre autres devenus des amis spirituels et poétiques pour moi, grâce à vous. Continuez s’il vous plaît à nous transmettre la connaissance de ces hommes, si précieux, qui par delà les différences culturelles et physiques, et par delà la chaîne ininterrompue des siècles, nourrissent en nous les graines de joie, de folie, de compassion, d’amour, de paix, de joie de vivre et d’amour de la nature. Je ne parle pas malheureusement chinois ou japonais, grâce à vous je puis toucher à la compréhension du cœur des beautés de cette poésie qui me serait étrangère sinon. Merci! Je discerne dans le choix des poètes que vous faîtes, un esprit commun entre vous et moi que je ne trouve pas ailleurs. Continuez donc votre travail d’édition, de recherche et de traduction dans la joie car vous pouvez être certains que cette joie vous la transmettez à d’autres.”
Fabrice C,lecteur
“Hervé Collet et Cheng Wing fun, traducteurs de poésie chinoise, ont rassemblé les textes les plus enivrants de la littérature chinoise. Dès la préface, le ton est posé par les auteurs-traducteurs: « Pour le poète chinois, le vin est aussi important que l’encre ou le pinceau. L’ivresse qu’il procure permet de s’accorder au rythme naturel des choses (tao), d’entrer en communion avec les circonstances, d’être en phase avec le flux de l’instant éternellement présent. » (Éloge de l’ivresse, éditions Moundarren)
C’est là que nous nous trouvons face à une certaine contradiction car si, en suivant toujours Kundera, « la poésie lyrique est une forteresse de mémoire », le vin selon les poètes orientaux – et d’autres également – permet d’oublier le passé et de faire fi de l’avenir pour se consacrer entièrement au moment en devenir, dans une merveilleuse contemplation du monde. Ceci étant, point besoin de siphonner la bouteille pour dériver sur les chemins de l’ivresse, le petit recueil étant en lui-même une porte ouverte sur le voyage des sens que l’on peut savourer avec un café ou un thé de circonstance. On sourit en pensant aux Hospices de Beaune lorsqu’on lit le poème de Chuan Te-yu qui livre en incipit « Alité après m’être blessé en tombant, quelqu’un m’ayant conseillé de boire du vin fort, momentanément j’oublie la douleur et compose ce poème »:
une coupe est bénéfique pour l’homme malade / les quatre membres abandonnés à la chaise pliante, / momentanément j’oublie mon corps / à l’aise au pays de l’ivresse
Cet opuscule est soigné et d’une lecture agréable, les poèmes sont courts et se dégustent facilement, tel ce dernier destiné à faire taire les grincheux à l’alcool triste ou agressif (Chang Shuo):
ivre ma joie est sans limites / bien plus qu’avant d’être ivre / chaque geste une danse / chaque parole un poème ”
Fabrizio Bucella,Huffington Post